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6 juin 2019 4 06 /06 /juin /2019 14:26

 

Voilà, au gré des ateliers, quelques textes glanés.

 

J'en attends d'autres.

 

Je les déposerai au fur et à mesure de leurs arrivées.

 

L'envie en a été ainsi des participants, de donner, en souvenir, pour le groupe et de donner pour montrer la diversité des écrits.

 

Je sais bien qu'il est difficile de réécrire ces instants hors contexte.

 

Les ateliers ont ce quelque chose, dans le temps et dans le lieu, consacré au chantier de dire, de mettre en forme, de faire naître des mots, des histoires, des inventions.

 

L'écriture arrive suite à des propositions, elle se pose sur la feuille bien avant d'être dans la tête, en un laps de temps très court. Souvent, elle n'est pas reprise, sauf dans certains stages plus poussés. Elle vient, manuscrite. La reprendre, de manière informatisée, suscite l'envie de la retravailler. Ce peut-être le cas.

 

Mais ici, les textes, sont ceux, lus partagés, lors de l'atelier.

 

Merci.

Quelques textes de participants aux ateliers d'écriture et annonce du festival Des Mots dans les nuages à Camaret.

STAGE " Les VOISINS " du vendredi soir au samedi après-midi.

Pour inspiration, de la littérature diverses et variées, des romans, des bandes dessinées, des albums jeunesse.

Muriel Barbery et son élégance du hérisson, Georges Perec et la Vie mode d'emploi, Amélie Nothomb et ses Catilinaires, Etienne Davodeau etc... 

Et la balade cueillette dans le quartier, les maison " en vrai " ... ce qu'elles ont à nous dire.

Quelques textes de participants aux ateliers d'écriture et annonce du festival Des Mots dans les nuages à Camaret.

Les voisins

 

Je devais déménager l’été, après la fermeture de l’usine qui m’avait rejetée. Je faisais partie des employés à reclasser et la direction des ressources humaines  m’avait trouvé un nouveau poste à Angers. Je ne connaissais personne dans cette ville mais il y avait urgence à ce que je trouve un pied à terre. Pour l’heure, je ne devais pas m’empêtrer dans les tergiversations, je n’avais pas d’autre choix que de me rendre sur place. J’y allai en train.

J’avais sélectionné quelques agences et pris des rendez-vous pour visiter.

Je voyais la journée avancer et jusque là, je n’avais jeté mon dévolu sur aucun bien particulier. Aucune maison ne me parlait, m’attirait. Je ne désespérais cependant pas. 17 h à ma montre. Avant-dernier rendez-vous.

L’agent immobilier stationne devant une maison ancienne, au crépi jaune délavé, fissurée à certains endroits de la façade. Les volets verts en acier sont fermés. Un escalier latéral conduit à la porte d’entrée en bois, au vernis craquelé.

D’emblée, tout me paraît vieillot et rien ne m’incite à pénétrer dans ce logis. C’est clair, je n’y ferai pas mon nid ! Et pourtant….

 

Sur le point de m’adresser à l’agent qui m’accompagne, j’entends cette petite voix intérieure me dire : « avec un peu d’imagination, tu peux me transformer !».

C’est ainsi que je me suis lancée dans cet achat. La maison elle-même  m’avait suggéré ce qu’elle attendait de moi et quelques semaines après, je m’y installais.

Un soir, en rentrant du travail, j aperçois mon voisin repeignant son portail. D’un âge déjà certain à la vue de sa chevelure grisonnante, il était assis sur un tabouret pour soulager, sans doute son dos et être à hauteur. Entendant mes pas, il tourne la tête dans ma direction . Il porte des lunettes à double foyer, lui donnant un air de crapaud. Sur son nez en trompette est fichée une grosse verrue. Il ne m’adresse aucun sourire, aucun signe qui pourraient faciliter cette présentation. J’ai le sentiment de lui paraître hostile dès le premier abord. Pour être honnête, lui-même ne m’attire pas. Son visage peu amène, me donne plutôt envie de partir en courant. Mais je dépasse cette première impression, et lui tends la main en me présentant. Posant alors son pinceau dans le pot de peinture, il se lève : 1mètre 70 au garrot, plutôt musclé ! Sa poignée de main est ferme. Du caractère, ce voisin !

 

La conversation s’engage. Très vite, il me pose les questions d’usage : d’où je viens, pourquoi ? Ai je une famille ? « Ne restons pas sur le trottoir « me dit-il. « Venez prendre l’apéritif, nous discuterons mieux à l’intérieur ». Il connaît bien le quartier et cette maison en particulier puisque j’apprends que son meilleur ami y a habité avant de partir dans le Sud de la France, au soleil. Confiante, je lui explique que cette maison de ville à deux étages qui me fait plutôt honte m’a donné un ordre : être créative pour la transformer .

« Que voulez-vous transformer ? » m’assène t-il aussitôt ? « Je vais vous donner un ordre ma petite dame, soyez créative où vous voulez, sur ce que vous voulez, peignez, sculptez, jardinez, nagez, que sais-je encore mais ne touchez pas à cette maison ! ». Le ton monte, la discussion s’envenime et nous nous quittons en assez mauvais termes. Cela promet des beaux jours de voisinage !… Je rentre chez moi, pestant : « de quoi se mêle t-il ce vieux crapaud ? Je vais le transformer aussi, lui, en ...nain ! »

 

Le temps d’une cigarette et d’un thé, ma colère s’apaise et je me mets alors à parler aux murs.

 

Pascale M

Atelier d’écriture Avril 2019

Quelques textes de participants aux ateliers d'écriture et annonce du festival Des Mots dans les nuages à Camaret.

 

« Le nid »


Dix ans. Au moins. Peut-être plus, je ne sais pas vraiment. Le temps pour moi, tu le vois bien, c’est la main invisible qui gerce mes renflements, qui laisse tous mes rebords se couvrir de saletés citadines.

Dix, ou peut-être moins finalement, c’est suffisant tu le vois bien, pour flétrir mes atours. J’ai fermé ce qui pouvait l’être, j’ai laissé les plis des rides de ma fatigue se noircir. Tu pourrais chanter toi aussi que je m’laisse aller.

Je te parle comme je parle à tous les passants. Est-ce que tu seras différent ? Je vois ton œil fixé sur celui que je ne ferme jamais. Tu cherches, en levant le cou et en tournant les yeux, un quelconque mystérieux voisin en train d’épier derrière les rideaux tirés. Mais il n’y a personne. Le voisin est comme tous les voisins : il vit à côté.

Reste ici, devant moi, ne va pas plus loin. Ecoute-moi. Aide-moi. Sauve-moi.

(Le voisin n’est pas loin. Il observe le passant et, aussi étrange que cela puisse paraître, il sait, à l’hésitation de l’individu, au léger pas de recul qu’il entame inconsciemment pour se retrouver face à façade, il sait qu’elle lui parle.)

Regarde. De plus près. Oublie les dix ans passés. Vois comme je suis bien conservée. Admire. Goûte ce trait de fard, ce teint de brique, cet aguichement de jeune première dansant au bal de fin d’année. Prends-moi et je me donnerai. A toi ou à n’importe qui m’aimera comme je suis.

(Le voisin se prépare à descendre. Il a nonchalamment enfilé son veston, celui qui le rajeunit, son veston un peu trop court aux manches. Il ne s’est pas coiffé. Son pantalon aussi est un peu trop court. Son pull est dépareillé. Cette légèreté si savamment pesée. Il sait qu’habillé ainsi, personne ne se doute qu’il peut vouloir désirer, vouloir combattre, vouloir convoiter, qu’il peut être prêt à tout pour l’objet convoité, être prêt au mensonge, être prêt à la froide violence du calculateur qui sait compter.)

Sauve-moi de lui. Il me veut à lui. Il veut m’acheter. Il attend son heure. Il fera de moi une danseuse mondaine qu’on couvre de noir et d’aluminium argenté. Il me parera de sa vanité. Il arrive. Je me tais. Ne l’écoute pas. Regarde-moi. Sauve-moi.


K G.
 

Quelques textes de participants aux ateliers d'écriture et annonce du festival Des Mots dans les nuages à Camaret.

« Le mystérieux Mr Quinn »

Le mystérieux Mr Quinn est rentré. J’entends son bruit sur le palier puis son pas lorsqu’il traverse son appartement. Bientôt, peut-être, le son du piano.

Depuis qu’il vit ici, juste au-dessus, on ne s’est jamais parlé Mr Quinn et moi. Et pourtant le fait est là : Mr Quinn s’est posé quelque part, je ne sais pas vraiment à quel endroit . Sur mon épaule, diablotin ou ange gardien ? Sur mes genoux, garnement attachant ? Sur mon cœur, futur amour, futur amant ? Ou bien quelque part ailleurs, sur une île perdue dans mes mondes inconnus. C’est de toute façon irréversible. Irréversible et déroutant. Car je sais bien que la seule présence du mystérieux Mr Quinn a déjà suffi à entrouvrir les portes lourdes et massives que j’avais depuis longtemps verrouillées.

A suivre, d'autres écrits de cet atelier et /ou ceux pour la ferme pédagogique, la demeure, les arbres...

Retrouvons-nous maintenant, au cœur de l'été,

fin juillet, en Bretagne, à Camaret.

 

Quelques textes de participants aux ateliers d'écriture et annonce du festival Des Mots dans les nuages à Camaret.

Les prochains ateliers seront maritimes, familiaux,  poétiques.

 

Ils sentiront l'embrun et la rue estivale, la chapelle de granit, et la presqu'île de Crozon, le festival et l'animal, le musical et les grandes tablées.

 

Ils seront mêlés aux contes, aux concerts, aux marionnettes et aux pliage papier, aux spectacles, aux lectures...

 

Ce sera le dernier we de juillet - voir ici - les Mots dans les nuages -

 

Si le lien ne s'affiche pas directement, cliquez sur Sabine Rosnay, puis sur Des mots dans les nuages.

Petit panorama de Camaret, presqu’île de Crozon dans le Finistère.Petit panorama de Camaret, presqu’île de Crozon dans le Finistère.
Petit panorama de Camaret, presqu’île de Crozon dans le Finistère.
Petit panorama de Camaret, presqu’île de Crozon dans le Finistère.Petit panorama de Camaret, presqu’île de Crozon dans le Finistère.

Petit panorama de Camaret, presqu’île de Crozon dans le Finistère.

Location vacances Camaret-sur-Mer

Sabine et moi, nos univers croisés lors des festi'malles de Liré.

Sabine et moi, nos univers croisés lors des festi'malles de Liré.

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